Évadée du Chateau [OPEN]

Maëlle marchait entre les tables de ventes, lentement, mais sûrement, essayant de ne pas se faire remarquer pour le moins du monde. En effet, son visage était couvert d’un voile qu’elle avait emprunté dans la commode principale des servantes, et malgré la pluie qui tombait sur la région au moment ainsi que l’intense humidité, elle ne le retirait pour rien au monde aujourd’hui. La jeune fille de 17ans aurait déjà assez de problèmes si quelqu’un apprenait qu’elle était sortie sans permission. De plus, sa punition serait probablement encore plus grave due à son statut. Pas qu’elle le faisait exprès, mais elle avait besoin de changer d’air.

Elle était déjà sortie du château au par avant, mais rares étaient les fois où elle l’avait fait sans permission. Pourtant ce n’était pas si difficile. Étape 1 : sortir au beau matin, Étape 2 : être certain que tout le monde dort, Étape 3 : passer les gardes … qui dorment à cette heure là, laissant leur poste à désirer, et Étape 4 : ne laisser aucune trace derrière sois. En fait, Maëlle n’y avait pensé qu’après, mais à présent qu’elle savait le faire aussi facilement, elle en profiterait probablement. Il n’était que dix heure le matin et il lui restait quatre heures avant le recensement de la journée. Elle comptait en profiter pour chercher ce vendeur de livres qu’elle avait une fois visité sous l’ordre des instructeur de langues du prince il y a de cela un an ou deux.

Bref, elle marchait étudiant tout ce qui était autour d’elle. Des enfants couraient un peu partout, des animaux aussi. Des chiens, des chats, des oiseaux dans leur cages et même ses créatures étranges des forêts qu’elle n’avait jamais vue. Soupirant après une demie heure de plus de recherche, elle s’assit finalement sur un banc, au milieu du marché, sortant ses longs cheveux bruns de la cape qu’elle portait. Il était définitivement étrange de dire qu’elle avait désobéit aux règles pour la première fois après huit ans de vécu à Émeraude, mais elle avait besoin que le monde la laisse un peu tranquille. Ne plus entendre ces voix dans sa tête, ces pensées qui venaient d’autres personnes. Et pourtant, maintenant elles ne les entendaient plus, comme si, quand elle n’était pas concernée, elle n’entendait rien.

Finalement se relevant d’où elle était, elle continua de marcher autour, elle voyait quelques apothicaires mobiles, mais jamais ce libraire. Et enfin, il sembla que tout s’illumina quand elle le trouva, au beau milieu des autres stands. Maëlle y marcha bien normalement et s’arrêta devant la table surplombée de livres multicolores et aux titres aussi originaux les uns que les autres. ‘Sauver le Pendu’ … ‘Accepter l’intégrité’ .. et encore plus, mais ce qui sembla le plus attirer son attention fut une collection de livres, du tome premier jusqu’au dix-septième. Elle regarda la page couverture et ouvrit finalement la première page pour y lire les premiers mots. Il s’agissait d’un recueil de poèmes écrit à la main. La jeune fille ne fut pas surprise donc d’y retrouver quelques dédicacions à la fin. Elle l’étudia bien pour un instant et releva la tête affin de demander le prix au vieux marchand qui sembla surpris de ne pas voir son visage.

Elle soupira donc quand elle n'eut aucune réponse de la part du marchant et souffla un peu sur le voile qui couvrait son visage, ca cape couleur Émeraude virevoltant légèrement derrière elle alors qu'un coup de vent passait. Elle demanda alors la même question de nouveau, cette fois-ci un peu plus fort, mais toujours de la même voix douce.

Maëlle - «Pourrais-je savoir le prix de ce livre s'il-vous-plait?»

Marchand - «Pardon, oui jeune fille, ca fera 27 pièces. Ils sont très rares et seulement quelques exemplaires sont encore sur le marché.»

Quoi?! Non, mais il était fou? 27 pièces pour un seul livre! Maëlle regarda dans sa bourse un instant. Elle avait économisé pendant plus d'un an et elle n'avait même pas assez pour pouvoir s'en payer un.

Maëlle - «Oh, d'accord ... merci.» dit-elle, légèrement déçue en déposante le livre lentement à sa place.